
Avdullah, pouvez-vous vous présenter en quelques mots pour nos lecteur·rice·s ?
Je viens du monde de l’assurance, mais avec un parcours un peu hybride : à la fois académique et de terrain. J’ai évolué dans de grands groupes, ce qui m’a permis de construire une vraie légitimité professionnelle. Aujourd’hui, j’ai monté mon propre cabinet avec l’ambition de marier cette rigueur institutionnelle à une approche plus moderne et humaine. Mon but, c’est de créer une structure qui allie l’expertise du secteur à des outils digitaux concrets et utiles.
Vous terminez actuellement le DAS en Marketing stratégique & digital. Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre ce programme ?
On est en plein développement de notre écosystème digital : CRM, application mobile, outils de gestion… C’était important pour moi de ne pas faire les choses à l’aveugle. Je voulais comprendre les logiques derrière le marketing pour mieux positionner nos produits, anticiper les besoins, et donner du sens à ce qu’on crée.
Votre cabinet d’assurance a récemment créé le buzz avec des vidéos totalisant plus de 800 000 vues sur TikTok. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette belle réussite ?
Ça part d’un module sur les réseaux sociaux dans la formation. On a abordé TikTok, qui reste assez peu investi par les entreprises. Je me suis dit : “Pourquoi pas ?” L’idée, ce n’était pas de vendre, mais de proposer du contenu pédagogique, d’expliquer des situations que je rencontre tous les jours dans mon bureau. Je voulais surtout que les gens voient Assure SA comme une voix fiable, pas comme une boîte qui pousse à la vente.
D’où est venue l’idée de vous lancer sur TikTok avec votre cabinet ?
Franchement, j’ai lancé ça sans script, en mode “live”, avec juste un fond aux couleurs d’Assure SA. J’ai pris des sujets concrets, des galères que les gens rencontrent : double affiliation, résiliation, appels non sollicités… Ce sont des situations que tout le monde vit, mais que peu de gens comprennent vraiment.
Quel était votre objectif initial avec ce contenu ?
Le but, c’était de sensibiliser. Aider les gens à comprendre leurs droits, leurs options. Aucune volonté de vendre. Ce que je voulais, c’est qu’on me reconnaisse comme un expert, pas comme un commercial. Apporter de la clarté sur un secteur qui reste assez opaque.
Quand vous avez vu les vues augmenter, quelle a été votre première réaction ?
Honnêtement, pas surpris. Ce sont des sujets que je traite au quotidien. Je savais que ça pouvait résonner. Ce qui m’a vraiment marqué, c’est la qualité des retours : aucun commentaire négatif, que des remerciements. Ça m’a confirmé qu’il y avait une vraie attente d’information fiable et accessible.
Quels retours avez-vous eus de vos client·e·s, de votre équipe ou même de nouveaux prospects ?
J’ai posté quatre ou cinq vidéos sur une courte période. Résultat : 1 100 abonnés, 5 500 likes et 880 000 vues. Quelques prises de contact, mais ce n’était pas le but. C’était un test, une manière de prendre la température du marché. Je n’aurais de toute façon pas pu absorber un afflux de clients. L’idée, c’était vraiment de gagner en visibilité, pas de convertir à tout prix.
La formation en réseaux sociaux du DAS a-t-elle influencé votre stratégie ou votre approche sur TikTok ?
Oui, surtout après coup. Le cours m’a aidé à structurer mon approche, à mieux comprendre les spécificités de ce canal. La formation à HEC, c’est une formation de dirigeant·e : on est dans le stratégique, pas dans le tuto opérationnel. Mais justement, ça m’a permis de prendre de la hauteur sur mes actions.
Qu’avez-vous appris durant cette formation qui vous a aidé à créer du contenu plus percutant ?
J’ai surtout acquis une base solide en marketing. C’est comme apprendre le code de la route avant de conduire. Ce que j’ai aimé, c’est qu’il n’y a pas de “bonne” réponse. Il faut tester, observer, ajuster. Ça m’a appris à évaluer mes actions et à itérer, sans chercher à tout contrôler dès le départ.
Y a-t-il un déclic ou un moment clé pendant la formation qui vous a poussé à passer à l’action ?
L’examen a été un bon prétexte. Sans ça, j’aurais probablement reporté le lancement. Le cadre académique m’a donné l’occasion d’appliquer concrètement ce qu’on voyait en cours, et ça, c’est précieux.
Quels sont selon vous les éléments clés d’un contenu qui fonctionne bien sur les réseaux sociaux ?
Il faut poser le bon cadre : qui parle, pourquoi, et à qui. Mon “hook”, c’est le problème que je vais traiter, et ma légitimité pour en parler. Je ne suis pas là en costard pour obtenir des clients. Je suis là pour expliquer, pour aider. Ce qui marche, c’est la compréhension des besoins de ton audience. J’ai même testé des vidéos avec des avatars IA : résultat, 150'000 vues en réel, 20'000 avec l’IA. L’humain reste irremplaçable.
Vous êtes dans un secteur plutôt “classique”. Est-ce que vous pensez que toutes les entreprises, même dans des domaines plus traditionnels comme l’assurance, ont intérêt à investir TikTok ?
Pas forcément. Moi, je peux tester librement, mais dans les grosses boîtes, il y a trop de contraintes : branding, ton institutionnel, etc. Ça casse la spontanéité. Et souvent, elles répliquent les mêmes contenus que sur d’autres plateformes. TikTok, c’est un autre langage. Il faut jouer le jeu. On peut y faire de la visibilité, mais de la conversion ? Pas sûr. À moins de proposer du contenu éducatif, porté par de véritables expert·e·s.
Comment faites-vous pour garder un bon équilibre entre le ton professionnel et le côté fun des réseaux sociaux ?
Je ne cherche pas à être “fun”. Ce n’est pas nécessaire. L’assurance, c’est humain avant tout. Ce qui compte, c’est l’authenticité. Si tu forces le ton léger ou drôle, tu risques de détruire la crédibilité que tu construis ailleurs. Reste toi-même, c’est ça qui crée la connexion avec les gens.
Comment comptez-vous capitaliser sur ce succès pour la suite ? Avez-vous une stratégie en tête ?
L’idée, c’est de continuer à bâtir la visibilité d’Assure SA comme une référence experte, sans pression commerciale. On développe une appli qui permet aux utilisateur·rice·s de télécharger leurs documents et de tout gérer facilement. Et je vais aussi mettre en avant mon institut de formation pour transmettre ce savoir.
Quels conseils donneriez-vous à d’autres professionnel·le·s qui hésitent à se lancer sur les réseaux sociaux ?
D’abord, deviens un·e vrai·e expert·e dans ton domaine. Ensuite, forme-toi aux codes du digital. Et enfin, fais ta propre cuisine. Il faut comprendre son audience, tester, se planter parfois, mais surtout avancer.
Et pour ceux qui envisagent de suivre le DAS en Marketing stratégique & digital, que leur diriez-vous ?
Ce qui fait la force d’une formation, ce sont les intervenant·e·s. Leur expérience, leur vision. Il faut arriver avec un objectif clair. Moi, dans chaque module, je me demandais : “Qu’est-ce que je peux en faire concrètement ?” C’est une formation où tu prends ce que tu peux activer dans ton propre contexte.
Un mot de la fin ? Une anecdote ou une réflexion à partager sur votre parcours digital ?
Ne sous-estimez jamais la force de la différence. Ce qui vous rend unique, c’est votre meilleur atout. Restez authentique, sans jouer un rôle. Et pour l’anecdote : après la vidéo TikTok, un homme m’a reconnu dans le métro. Il m’a demandé s’il pouvait bosser pour moi. Là, je me suis dit : ok, il y a du potentiel.
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